Univers
Ni le grain de sable ne peut se concevoir dans l’univers Ni l’univers imaginer la place en lui du grain de sable L’un envers l’autre cependant ils sont miroir et contenant Le moindre grain au sablier peut entraîner la masse entière
Dans la gorge la lettre U comme le nœud du sablier
Son propre souffle la forçant à travers elle prend matière
Dans l’œuf d’en haut le temps d’un monde et mille éternités de temps
Chacun peuplé de mille mondes se sentent choir au même instant
Tout est donc éphémère ensemble puisque éternel pareillement
Tout ce qui fut est et sera coexiste le temps d’un souffle
Rien n’est encore en cet instant où déjà tout est accompli
Un monde s’ouvre en queue de paon dans chaque ocelle où il s’inscrit
L’univers est la lettre U dont la hulotte emplit la nuit Par intervalles mesurés elle ponctue d’un cri unique Chaque nouvel éon qui naît et s’éteint simultanément D’âge en âge en écho sans fin d’un même et seul ululement