Beaux yeux, sorciers et doux, mes uniques flambeaux
Beaux yeux, sorciers et doux, mes uniques flambeaux,
Flambeaux, ah ! qu’aije dit ? c’est trop peu, mais vous êtes
Deux astres qui d’amour sereinez les tempêtes,
Frères jumeaux plus doux que les Frères Jumeaux* ;
Petits globes tout ronds, tout sereins et tout beaux,
Beaux yeux, vous n’êtes pas ni flambeaux ni planètes,
Mais des miroirs ardents ; et vos flammes si nettes
Pourraient dessus la mer embraser des vaisseaux ;
S’il est vrai, comme il est, que l’on soit embrasé,
Des rayons d’un soleil au miroir exposé,
À ces miroirs ardents votre pouvoir ressemble ;
Mais eux ne peuvent rien sans le pouvoir des cieux ;
Vous n’en avez que faire, ô beaux yeux radieux :
Vous êtes le miroir et le soleil ensemble.
(*) Castor et Pollux