Le Magasin Monumental
Les ailes sont chargées
Le désespoir s’envole
Mes mains ont laissé descendre lentement
Le rideau sans plis de ma mémoire
Mais l’intermède du jour bruyant se joue toujours
sous la coupole
Dans l’air gris bleu c’est une femme qui descend
La vierge du vitrail
La mère avec l’enfant
Non car ce n’est ici qu’une maison de modes
De modes démodées qui perdent le courant
Les multiples balcons encerclent l’air du temps
Tout change dans l’escalier tournant de l’atmosphère
quand le soleil s’arrête au méridien
Sur la pointe dorée qui attend le tonnerre
La chaleur trouble la lumière
L’escalier s’arrondit
C’est une découpure
Il y a la branche d’arbre
Et la ligne du bras
Les rides de chaque figure
Le front dissimulé sous un chapeau trop plat
Quand le troupeau du soir transforme son allure
Vers le parapet du suicide
Vers la nuit
Qui descend les marches du fleuve en contre-bas
Pierre Reverdy