Alain Bosquet
Il est le fils d’Alexandre Bisk (d), négociant en timbres-poste et poète, et de Berthe Turianski. Il revendique dans son livre Une mère russe ses origines juives et sa confrontation à la politique raciale nazie. Émigré en Belgique, il fait ses études à l’université libre de Bruxelles, puis à la Sorbonne.
Mobilisé en 1940 , il fait la guerre dans l’armée belge, et ensuite dans l’armée américaine et l’armée française. Il se retrouve rédacteur du premier journal de Charles de Gaulle, La Voix de France, à New York, en 1942. Il débarque avec l’armée américaine en Normandie en juin 1944.
De 1945 à 1951 il est chargé de mission au conseil de contrôle quadripartite à Berlin. En 1958, il part deux ans aux États-Unis où il est professeur de littérature française à l’université Brandeis. Il sera ensuite professeur de littérature américaine à la faculté de lettres de Lyon de 1959 à 1960. De 1961 à 1971, il est directeur littéraire des éditions Calmann-Lévy. D’abord journaliste, traducteur et critique littéraire (Combat 1952/1974 – Le Monde 1960/1984 – Le Figaro et Le Quotidien de Paris), il se consacre au roman, à la poésie, à l’essai. Écrivain prolifique, il a notamment publié Langue morte, La Confession mexicaine, Le Middle West, Pierre Emmanuel, Une mère russe, L’Enfant que tu étais, Ni guerre ni paix, Les Fêtes cruelles, Le Métier d’otage, et trois romans parus en un tome, Les Solitudes.
Parmi les principaux livres de poèmes, tous parus chez Gallimard, on compte Poèmes, un, Poèmes, deux, Sonnets pour une fin de siècle, Un jour après la vie, Le Tourment de Dieu, Bourreaux et acrobates, Je ne suis pas un poète d’eau douce.
Naturalisé français en 1980, il est élu membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1986.
Il a fondé et dirigé la revue Nota Bene de 1981 à 1995. Il fut membre du comité d’honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo.
Avec Yvan Goll, il a fondé à New-York en 1943 la revue Hémisphères. Deux de ses textes, Ode à la Malédiction (poésie) et La poésie française continue, sont publiés dans le No 1.
Mort à Paris le 17 mars 1998, il est inhumé le 21 mars au cimetière de Montmartre.
Il a été honoré d’un timbre de 0,58 euro en 2002.
Un prix de poésie porte son nom. Parmi les lauréats: Alain Jouffroy, 2004 ; Richard Rognet, 2005 ; Abdellatif Laabi, 2006 ; Georges-Emmanuel Clancier (Vive fut l’aventure, Gallimard), 2009 ; Franck Venaille (ça, Mercure de France), 2009 – Kenneth White (Les archives du littoral, Mercure de France), 2011 – Yves Leclair, 2014 – Gérard Le Gouic (Exercices d’incroyance, Gallimard), 2021.