Charles-François Panard
Charles-François Panard (ou Pannard) est un poète, chansonnier, dramaturge et goguettier français.
Panard occupe un petit emploi de bureau et rime pour se divertir, sans songer à faire carrière. Le comédien Legrand l’engage à écrire pour le théâtre. Chansonnier et auteur dramatique fécond, il est l’auteur d’une centaine de comédies, principalement pour les théâtres de la Foire, dont seule une petite partie est réunie dans l’édition de son Théâtre et Œuvres diverses (1763). Il travaille pour l’Opéra-Comique, pour le Théâtre de la foire, pour la Comédie-Italienne, et fait même représenter une pièce à la Comédie-Française, L’Affichard.
Généralement oublié par les histoires littéraires, ce fut un fécond pourvoyeur du théâtre de la Foire, un joyeux convive de la Société du caveau et un créateur de calligrammes qui en font, selon la formule de Jean Roudaut, «l’obscur médiateur entre Rabelais, Angot de L’Épcronnière et Apollinaire». Le Théâtre et Œuvres diverses parut en 1763, des Œuvres choisies en 1803.
Bibl. E. Junge, Panard Leipzig, 1901. – Nathalie Rizzoni, Défense ou illustration du petit, Ch.-Fr. Pannard, à paraître dans les Studies on Voltaire.
Le bonhomme Panard, aussi insouciant que son ami (Gallet), aussi oublieux du passé et négligent de l’avenir, avait plutôt dans son infortune la tranquillité d’un enfant que l’indifférence d’un philosophe. Le soin de se nourrir, de se loger, de se vêtir, ne le regardait point : c’était l’affaire de ses amis, et il en avait d’assez bons pour mériter cette confiance. Dans les mœurs, comme dans l’esprit, il tenait beaucoup du naturel simple et naïf de La Fontaine. Jamais l’extérieur n’annonça moins de délicatesse ; il en avait pourtant dans la pensée et dans l’expression. Plus d’une fois, à table, et, comme on dit, entre deux vins, j’avais vu sortir de cette masse lourde et de cette épaisse enveloppe des couplets impromptu pleins de facilité, de finesse et de grâce. Lors donc qu’en rédigeant le Mercure du mois j’avais besoin de quelques jolis vers, j’allais voir mon ami Panard. « Fouillez, me disait-il, dans la boîte à perruque. » Cette boîte était en effet un vrai fouillis où étaient entassés pèle-mêle, et griffonnés sur des chiffons, les vers de ce poète aimable.
En 1729, il est avec Alexis Piron, Charles Collé, Nicolas Gallet, Bernard-Joseph Saurin, Prosper Jolyot de Crébillon, réunis au café de Nicolas Landelle (12 rue de Buci à Paris), l’un des animateurs du premier Caveau, qui sera rapidement dispesrsé. Le deuxième Caveau est animé dès 1759 par Marmontel, Suars, Lanoue et Boissy, il disparaît peu avant la Révolution.
Surnommé par ses contemporains le “La Fontaine de la chanson” ou encore le “La Fontaine du vaudeville”, Pannard patageait avec ce grand fablier l’insouciance, les distractions et l’art de dépenser sans compter.
Prolifique, il fut l’auteur d’une centaine de comédies pour l’opéra-comique, la Comédie italienne, le Théâtre de la Foire. Il a laissé également près de 800 pièces plus courtes (allégories, maximes, cantates, fables, couplets, petites pièces de fêtes et de sociétés). Nombre de ces pièces ont été composés avec désintéressement pour aider tous ceux qui le lui demandaient.
Œuvres
La Harpe considère Panard comme le premier des chansonniers bachiques français.
En 1829, Charles Theodore Beauvais de Preau et Antoine-Alexandre Barbier écrivent :
Marmontel le surnomma le La Fontaine du vaudeville, et il se rapprochait encore plus du bonhomme par l’insouciance de son caractère que par son talent3. En 1807, Armand Gouffé
Le Tour de Carnaval, comédie en 1 acte et en prose, 1731
Les Acteurs déplacés, comédie en 1 acte et en prose, 1737
Les Fêtes sincères et l’heureux retour, comédie en 1 acte en vers libres, 1744
Pygmalion, opéra-comique en 1 acte, 1744
Roland, opéra-comique en 1 acte, 1744
Le Magasin des modernes, opéra-comique en 1 acte, 1746
L’Impromotu des acteurs, comédie en 1 acte en vers libres, 1747
Les Tableaux, comédie en 1 acte en vers libres, 1747
Zéphir et Fleurette, opéra-comique en 1 acte, avec Pierre Laujon et Charles-Simon Favart, 1754 (parodie de Zélindor de François-Augustin de Paradis de Moncrif)
Le Nouvelliste dupé, opéra-comique en 1 acte, 1757
L’Écosseuse, opéra-comique en 1 acte, avec Louis Anseaume, 1762 (parodie de L’Écossaise de Voltaire)