Claude Hopil

Claude Hopil
Né : 1580
Mort : 1633
1 lectures
7 poèmes

Claude Hopil est un poète français, auteur de poésies religieuses. Il participe au renouveau de la poésie mystique française, initié par Pierre de Bérulle.
Claude Hopil, poète parisien, reste un personnage assez obscur. C’est pourtant un des rares poètes mystiques français.

Alors que fleurissent, dès la fin du XVIe siècle et jusqu’au tout
début XVIIIe siècle, les recueils et les traités mystiques et qu’abondent les traductions en français de tels textes, la poésie française reste très souvent en-deçà de la mystique, bien plus souvent méditative que contemplative.

Dans ce « siècle des saints », par quoi l’on a pu définir le xvne siècle, Claude Hopil est un de ceux qui portent très haut la vocation mystique de la poésie. Son inspiration est tout entière et exclusivement spirituelle, animée d’une quête de Dieu qui mène jusqu’à la contemplation extatique. Ce mysticisme trouve dans la poésie comme un moyen d’accès à l’ineffable et traduit la volonté d’anéantissement de l’homme, mais d’un anéantissement qui n’a rien d’austère ni de macabre et qui débouche au contraire sur un monde de lumière, où le corps aveugle laisse place à l’éblouissement de l’âme. L’extase est voluptueuse, dans des noces mystiques qui font penser à celles de sainte Thérèse d’Avila se pâmant sous le rayon divin qui la transperce. L’écriture de Claude Hopil est pleine de ces grâces éblouissantes : style simple, clair, comme allant de soi, mais emportant par de subtiles alliances de mots, par des images qui naissent les unes des autres, par un côté presque incantatoire du rythme, vers ce Verbe divin auquel aspire le poète, et qui donne souffle et vie à sa poésie.

Ce sont les recherches de Jean Vuaillat et de Guillaume Peyroche d’Arnaud, notamment dans les archives notariales, qui ont permis de préciser les origines et le milieu familial de Claude Hopil : bourgeois de Paris, marchands et financiers. Son arrière-grand-père, Wolfgang Hopyl, originaire des Pays-Bas, s’installe à Paris comme imprimeur en 1489 et y exerce jusqu’à sa mort en 15223. Il épouse Jeanne Lasne ; un de ses deux fils, Georges, qui transforme le patronyme en Hopil, est imprimeur-libraire de 1524 à 1526 puis devient marchand. De son mariage avec Perrette Riotte en 1526, il a cinq enfants dont un fils, Robert, père de l’écrivain. Robert Hopil, qui meurt fin 1606 ou début 1607 est un bourgeois aisé de Paris, vendeur de poisson de mer. Il épouse Geneviève de Moussy et ils auront quatre fils et deux filles. Les trois frères de Claude sont des financiers, spécialisés dans le fermage des gabelles (Jean, fermier général des gabelles du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais ; Philippe, fermier des aides de Lyon ; Louis, sieur de la Planchette4, receveur des gabelles du grenier à sel de Lyon).

Études : Jean Rousset, « Claude Hopil, poète de la nuit et de la lumière », dans L’Intérieur et l’Extérieur, Paris, José Corti, 1968.

Œuvres:

L’oeuvre de Claude Hopil s’étend sur trente ans, depuis les OEuvres
chrestiennes de 1603 jusqu’au Parnasse des odes ou chansons spirituelles en 1633. De sa vie, l’on sait peu de choses : né sans doute vers 1580 puisqu’il se présente comme un jeune poète en 1603, mort après 1633 à plus de cinquante ans et parisien comme il tient à le préciser dans presque toutes ses pages de titre. Ces trois traits sont trop ténus pour cerner le personnage.

Plus intéressante et plus parlante est sa carrière poétique. Après la
publication des OEuvres chrestiennes à Paris en 1603, puis à Lyon en 1604, qui forment deux recueils différents mais déjà nettement spirituels, le poète entre dans un silence de 24 ans. Toutes les conjectures sont possibles pour cette “retraite” qui correspond à une période d’intense édition de textes mystiques sur le sol français, toujours est-il qu’il reprend la plume pour publier en 1627 Les Douces Extases de l’âme spirituelle, commentaire en prose et en vers du “Cantique des cantiques” ; en 1628, il donne la première édition des Divins Eslancemens d’amour, recueil republié en 1629, l’année où il donne aussi Les Doux Vols de l’âme amoureuse de Jésus et La 2 Couronne de la vierge Marie 1. Entre la première et la deuxième période, un net infléchissement de la poésie dévote vers la poésie mystique a eu lieu, qui se révèle surtout dans Les Divins Eslancemens d’amour, “exprimez en cent cantiques faits en l’honneur de la Tres-Saincte Trinité. Avec les célestes flammes de l’Espouse Saincte. Et Cantiques de la vie admirable de Saincte Catherine de Sienne de l’Ordre S. Dominique”, à Paris, chez Sébastien Huré, 1629.

Œuvres chrestiennes. Avec un mélange de poésie, Paris, Matthieu Guillemot, 1603, in-16 8
Œuvres chrestiennes, Lyon, Thibaud Ancelin, 1604, in-12
Les Douces extases de l’âme spirituelle ravie en la considération des perfections de son divin époux. Ou exposition mystique et morale du Cantique des Cantiques de Salomon, Paris, Sébastien Huré, 1627, in-12
commentaire en prose du Cantique des Cantiques, qui en donne une lecture allégorique et morale ; suivi de poèmes mystiques Les Divins élancements d’amour exprimés en cent cantiques faits en l’honneur de la très sainte Trinité avec les célestes flammes de l’épouse sainte et cantiques de la vie admirable de sainte Catherine de Sienne, Paris, Sébastien Huré, 1629, in-12
Les Doux Vols de l’âme amoureuse de Jésus, exprimés en cinquante cantiques spirituels, Paris, Jean Jiost, 1629, in-12
La Couronne de la Vierge Marie composée de douze étoiles ou traité spirituel auquel sous les noms de douze belles vertus est parlé de toute la vie de la sainte mère de Dieu, Paris, Sébastien Huré, 1629, in-16
Le Parnasse des odes ou chansons spirituelles accommodées aux airs de ce temps, Paris, Sébastien Huré, 1633, in-8°

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