Etienne de LA BOETIE

Né : 1 novembre 1530, Sarlat-la-Canéda, France
Mort : 18 août 1563, Bordeaux, France
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52 poèmes

Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français.
Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé. Son entourage est principalement composé de bourgeois cultivés.
Peu d’informations sur la plus grande partie de la vie de la Boétie (son enfance, son éducation, les premières années de sa magistrature) sont conservées. Ce qui est certain, c’est que la Boétie est encore fort jeune à la mort de son père. L’enfant est élevé par son oncle Estienne, qui prend le plus grand soin de l’éducation de son neveu. Il est pour ce dernier un second père, ce qui fait dire à Étienne « qu’il lui doit son institution et tout ce qu’il est et pouvait être ».
De nombreux auteurs prétendent que la Boétie a fait ses humanités classiques au Collège de Guyenne à Bordeaux. Pourtant l’historien de cette institution n’y a jamais rencontré le nom de la Boétie parmi les élèves de cet établissement. Vers la fin de ses humanités, la Boétie développe une passion pour la philologie antique qui l’attire comme elle attire d’ailleurs tout son siècle. Il compose en manière de délassement, des vers français, latins ou grecs. Il rédige vingt-neuf sonnets amoureux et devient plus tard le traducteur des ouvrages de Plutarque, Virgile et L’Arioste.
Par la suite il entame des études de droit à l’université d’Orléans. Au début de ses études universitaires ce jeune homme âgé de dix-huit ans seulement, écrit son premier ouvrage, qui deviendra plus tard la plus célèbre de ses œuvres, le fameux « Discours de la Servitude Volontaire ou Contr’un » (l’ouvrage constitue une remise en cause de la légitimité des gouvernants, que La Boétie appelle « maîtres » ou « tyrans »).
Grâce à la réputation que la Boétie se fait au cours de ses études, il est admis en qualité de conseiller au parlement de Bordeaux en janvier 1553, deux ans avant l’âge légal. Le 13 décembre de la même année, il est élevé à l’office de Conseiller en la cour. À partir de 1560, la Boétie est chargé par Michel de L’Hospital d’intervenir dans diverses négociations pour parvenir à la paix dans les guerres de religion opposant Catholiques et Protestants. Entre-temps la Boétie se marie avec Marguerite de Carle, une veuve issue d’une famille considérée, et mère de deux enfants. Ces derniers sont le fruit du mariage entre le frère de Michel de Montaigne, Thomas, et l’épouse de la Boétie.
Vers le milieu de l’année 1563 un mal terrible terrasse la Boétie ; « c’est un flux de ventre avec des tranchées ». Il s’agit d’une dysenterie qui s’aggrave rapidement. La peste et la famine avaient éclaté dans le Périgord. Montaigne suppose que son ami en a rapporté le germe.
Étienne de la Boétie tente de regagner le Médoc, où sont situées les terres de son épouse. Il espère que l’air pur des champs hâtera son rétablissement, mais il doit s’arrêter en route, tellement les douleurs sont fortes. C’est chez son collègue au Parlement, Richard de Lestonnac, beau-frère de Montaigne, qu’il se repose. Il meurt peu après au Taillan-Médoc. Se rendant compte de la gravité de son état, Étienne de la Boétie dicte son testament. Il attend l’issue de la lutte avec courage et philosophie jusqu’à sa dernière heure. Dans une lettre adressée à son père, Montaigne décrit les particularités de cette maladie et de la fin de son ami. Il se met à calculer et termine sa lettre en des termes émouvants : « Le 18 du mois d’août de l’an 1563, Étienne de la Boétie expire. Il n’est âgé que de 32 ans 9 mois 17 jours ».
Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un est un court réquisitoire contre la tyrannie, qui surprend par son érudition et sa profondeur, puisque rédigé par un jeune homme d’à peine 18 ans. Montaigne cherche à en connaître l’auteur : de sa rencontre avec La Boétie, naît alors une amitié qui va durer jusqu’à la mort de ce dernier.
Montaigne rend un très beau témoignage de leur amitié dans ses « Essais », au chapitre 28 du livre 1. Après avoir longuement développé la question sur l’amitié qui le liait à La Boétie, il finit par dire: « Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitié, ce ne sont qu’aquoinctances et familiarité nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s’entretiennent. En l’amitié de laquelle je parle, elles se mêlent et se confondent l’une en l’autre, d’un mélange si universel, qu’elles effacent, et ne retrouvent plus la cousture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu’en respondant : Par ce que c’estoit luy, par ce que c’estoit moy ».
Le texte de La Boétie pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d’analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport domination / servitude). Les nombreux exemples tirés de l’Antiquité qui, comme de coutume à l’époque, illustrent son texte, lui permettent de critiquer, sous couvert d’érudition, la situation politique de son temps. Son manuscrit fut publié en 1576.
Quand Étienne de La Boétie mourut prématurément en 1563, Montaigne était à son chevet et c’est à l’intention de son ami qu’il écrivit le fameux chapitre sur l’Amitié.

Source :

Wikipédia

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