Félix Leclerc
Félix Leclerc (né Joseph Félix Eugène Leclerc le 2 août 1914 à La Tuque au Québec – décédé le 8 août 1988 à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans au Québec) est un auteur-compositeur-interprète, poète, écrivain, animateur radiophonique, scénariste, metteur en scène et acteur québécois, et un homme engagé pour la souveraineté du Québec et pour la défense de la langue française.
Biographie
Félix Leclerc est le sixième des onze enfants de Fabiola Parrot (1880-1946) et Léonidas Leclerc (1879-1965) (généralement connu sous le nom de Léo Leclerc). Il commence ses études à l’Université d’Ottawa, mais est obligé de les arrêter en raison de la Grande Dépression économique des années 1930.
Félix Leclerc occupe divers petits emplois avant de devenir animateur radiophonique à Québec de 1934 à 1937. En 1937, il écrit des scénarios pour le compte de Radio-Canada à Trois-Rivières, développant des pièces dramatiques à la radio, comme Je me souviens. Il y chante ses premières chansons. Il joue aussi dans les feuilletons radiophoniques Rue Principale, Vie de famille et Un homme et son péché. Il publie bon nombre de ses scénarios et fonde une compagnie théâtrale qui présente ses pièces à travers le Québec.
Le 1er juillet 1942, Félix épouse la comédienne Andrée Viens (1916-2005), originaire de Lauzon, à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal. Ils auront un fils nommé Martin, né le 13 juillet 1945, qui est un ancien directeur photo de l’ONF, caméraman et réalisateur.
En 1950, l’imprésario parisien Jacques Canetti, de passage au Québec, entend un enregistrement du fantaisiste montréalais Jacques Normand de la chanson « Le Train du Nord ». Vivement impressionné, Jacques Canetti fait enregistrer à Félix Leclerc une douzaine de chansons aux studios de la station radiophonique montréalaise de CKVL, et l’invite à chanter en France, où il obtient beaucoup de succès. Il se produit au théâtre l’A.B.C. à Paris. Il signe ensuite un contrat d’enregistrement de disques de cinq ans avec la marque Polydor. Il revient au Québec en 1953. Le chétif, dont on se moquait gentiment hier, vient de conquérir le monde, sans rien changer à son allure, à ses textes ou à sa parlure, comme il se plaisait à le dire lui-même. D’un coup, la chanson québécoise vient de gagner ses lettres de noblesse.
Félix Leclerc enregistre en 1951 un premier album contenant notamment Moi, mes souliers, Le Train du Nord, Bozo et Le Petit Bonheur.
Félix Leclerc remporte le grand prix de l’Académie Charles-Cros en 1958 pour son deuxième album, Le Train du Nord.
Il continue à donner des spectacles, entre autres dans les cabarets montréalais, où on l’entend au Café Continental au début des années 1950. Il est aussi présentateur dans le cadre de différentes émissions télévisées culturelles, dont l’une sur les légendes du Québec pour Radio-Canada.
En 1956, Félix et son épouse Andrée achètent une maison à Vaudreuil située au 186, chemin de l’Anse. Il y compose les textes qui lancèrent sa carrière internationale. Il habitera cette maison jusqu’en 1967. Après son divorce, son ancienne épouse Andrée y restera avec leur fils Martin jusqu’en 1968; elle sera vendue en 1973.
Au cours de l’année 1958, Félix Leclerc conçoit avec le père Bernard de Brienne le projet pour l’année suivante de partir conjointement en grande tournée de concerts en Europe, notamment en France.
Félix Leclerc publie en 1961 un recueil de pensées, « Le Calepin d’un flâneur ». Il est rapidement reconnu comme un chanteur culte et un auteur francophone essentiel par les Québécois.
En 1962, Félix, son père et l’un de ses frères sortent miraculeusement indemnes d’un très grave accident automobile. Il retournera ensuite à Paris enregistrer la chanson « Ton visage » de Jean-Pierre Ferland.
Félix Leclerc divorce en 1968. Il se remarie avec Gaëtane Morin (1940-2018), originaire de Montmorency (ancienne ville et quartier de Beauport), le 23 décembre 1969 à Saint-Hyacinthe. Ils auront une fille, Nathalie, née en 1968 à Boulogne-Billancourt, en banlieue de Paris, et un garçon, Francis, né à Québec en 1971.
Puis il fait paraître le livre « Chansons Pour Tes Yeux ». En 1969, il est l’auteur de l’un de ses albums les plus populaires : « J’Inviterai l’Enfance ».
À la suite de graves événements politiques au Québec courant 1970-1971 (notamment l’assassinat du ministre Pierre Laporte le 17 octobre 1970), Félix Leclerc devient indépendantiste passionné et déclare :
« J’ai marché pendant trop longtemps dans les sentiers fleuris et embaumés. Il est plus que temps que j’emprunte des sentiers plus fréquentés, les chemins trop souvent piégés sur lesquels marchent six millions de mes frères ».
Il enregistrera à cette époque deux de ses plus célèbres chansons, « L’alouette en colère » et « 100 000 façons de tuer un homme ».
Le 13 août 1974, il participe, avec Gilles Vigneault et Robert Charlebois, au spectacle de la Superfrancofête, sur les plaines d’Abraham à Québec, devant plus de 100 000 spectateurs. Cette prestation est immortalisée sur l’album J’ai vu le loup, le renard, le lion.
En 1976, Félix Leclerc célèbre à Paris la victoire du Parti Québécois (PQ) aux élections de la « Belle Province » de Québec, en compagnie des chanteurs Raymond Lévesque et Pauline Julien; il refera une grande tournée en France en 1977.
Félix Leclerc crée en 1983 la Fondation Félix-Leclerc afin de promouvoir la culture francophone; il encourage également la composition et la création chez les jeunes auteurs-compositeurs-interprètes et les jeunes poètes francophones.
Le 4 avril 1983, Félix Leclerc est invité au Printemps de Bourges pour une soirée d’hommage où se retrouvent plus d’une dizaine de musiciens, dont Maxime le Forestier et Yves Duteil.
Il meurt dans son sommeil, le 8 août 1988 à huit heures, sur l’île d’Orléans, près de Québec, où sont dispersées ses cendres. Une pierre tombale est érigée dans le cimetière de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, où des admirateurs viennent parfois déposer fleurs et souliers qui ont beaucoup voyagé.
Félix Leclerc fut à l’origine de la tradition des chansonniers québécois. Il fut aussi une voix puissante du nationalisme québécois.
Ami de Raymond Devos, il partageait avec lui un goût pour la langue française et le désir de défendre la création artistique de qualité. Félix Leclerc est le père de trois enfants : le photographe et cadreur (opérateur de prises de vues) Martin Leclerc, le réalisateur Francis Leclerc et Nathalie Leclerc, directrice générale et artistique de l’Espace Félix-Leclerc et vice-présidente de la Fondation Félix-Leclerc.
En hommage à Félix Leclerc, les récompenses de la chanson québécoise s’appellent désormais les Prix Félix.
En 1986, il fut invité à inaugurer une bibliothèque qui porte son nom à Val-Bélair (au nord de la Ville de Québec).
Le fonds d’archives de Félix Leclerc est conservé au centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Discographie
Albums
- 1951 : Félix Leclerc chante ses derniers succès (Polydor, LP 530 001 [France]; Quality, LP 701 [Canada]; Réédité en 1957 : Philips, N 76.087 [France]; Réédité en 1958 : Philips, B 76.087 [France])
- 1957 : Félix Leclerc chante (Philips, V-5, Édition limitée)
- 1959 ‘: ‘Les Nouvelles Chansons de Félix Leclerc (Philips, B-76.486-R)
- 1962 : Le Roi heureux (Philips, B-77.389-L)
- 1964 : Félix Leclerc (Philips, B-77.801)
- 1964 : Mes premières chansons. (Nouveaux enregistrements) (Philips, 77.846)
- 1966 : Moi mes chansons (Philips, 70.352)
- 1967 : La Vie (Philips, 844.717)
- 1969 : Félix Leclerc dit Pieds nus dans l’aube (Polydor, 2675.134; Réédition 2003 : Universal)
- 1969 : J’inviterai l’enfance (Philips, 849.491)
- 1972 : L’Alouette en colère (Philips, 6325.022)
- 1975 : Le Tour de l’île (Philips, 6325.242)
- 1978 : Mon fils (Philips, 9101.220; Réédité en 1989, Amplitude, CHCD-3004)
- 1979 : Le Bal. (Nouveaux enregistrements sous la direction de François Dompierre) (Polydor, 2912.032)
- 1979 : Mouillures. (Nouveaux enregistrements sous la direction de François Dompierre) (Polydor, 2912.033)
- 1979 : Prière bohémienne. (Nouveaux enregistrements sous la direction de François Dompierre) (Polydor, 2912.034)
- 1979 : La Légende du petit ours gris/Le Journal d’un chien (extraits). (Contes pour enfants récités par Félix Leclerc sur des musiques de Claude Léveillée) (Polydor, 2424.196)