Lorand Gaspar
Lorand Gaspar est un médecin, poète, historien, photographe et traducteur français d’origine hongroise.
Déporté durant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie en France où il fait des études de médecine. Chirurgien de l’hôpital français de Jérusalem de 1954 à 1970, il pratique ensuite au C.H.U. Charles-Nicole à Tunis de 1970 à 1995.
Médecine et écriture sont intimement liées dans l’œuvre de Gaspar, tout comme dans la vie de l’homme. Nombre de ses créations évoquent ce lien à la fois invisible et indestructible qui unit le médecin au poète. Son premier recueil, Le Quatrième État de la matière, publié chez Flammarion en 1966 reçoit le prix Guillaume Apollinaire en 1967. Par la suite son œuvre sera couronnée de multiples prix. En 1998, il reçoit le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre.
Déporté en 1944 dans un camp de travail en Allemagne, il s’installe en France en 1945, puis devient chirurgien et part exercer successivement à Jérusalem et à Tunis. 11 a publié Le quatrième état de la matière (1966), Gisements (1968), Sol absolu ( 1972), Corps corrosifs (1978), Approche de la parole (1978), Egée suivi de Judée (1980), Feuilles d’observation (1986), La maison près de la mer (1992). Il a traduit D.H. Lawrence, Georges Séféris, Jânos Pilinszky.
Après des études à l’École polytechnique de Budapest, en 1943, il est déporté en 1944 en Allemagne dans un camp de travail, dont il s’évade en mars 1945 pour rejoindre Paris où il poursuivra des études de médecine. Devenu chirurgien il exerce tout d’abord son art aux hôpitaux français de Jérusalem et de Bethléem puis, de 1970 à 1995, à l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis. En 1966 paraît son premier recueil de poèmes : Le Quatrième État de la matière, bientôt suivi de Gisements (1968). Déjà les paysages pierreux dévorés de lumière, inquiétants et désirés, hantent les vocables et les corps. Mêlant longs poèmes lyriques et proses où s’exerce un goût acéré de l’observation, Sol absolu (1972), organisé autour de références bibliques, explore sous nombre de ses aspects la vie cachée du désert qui grouille sous les apparences du vide le plus pur. Expérience du silence (« le centre serré du silence »), de la lumière, de la vie dépouillée de ses faux-semblants, l’épreuve du désert reconduit à la nudité et à la précarité des plus simples traces. Elle reconduit aussi à soi. Rien de mystique dans cette quête de soi et ce goût du retrait, plutôt un sens aiguisé de la vie sous toutes ses formes. « La même nudité de la vie / une seule / respiration » (Sol absolu). L’acte poétique est contemporain d’un effort en vue de plus de clarté.
Sa capacité d’émerveillement demeure malgré la barbarie qui toujours affleure dans l’homme. Lui reste aux aguets de la lumière, des soupirs du monde, de l’alliance de l’amour face « à l’insoutenable qu’il faut soutenir ». Il sait être celui « au regard lavé qui voit ou revoit les choses comme si c’était la première fois » (Approche de la parole).
Il interroge sans trêve l’énigme de l’infini, la transparence des rives des matins du monde.
Œuvres de Lorand Gaspar
Le Quatrième État de la matière, Paris, Flammarion, 1966, prix Guillaume Apollinaire, 1967
Gisements, Paris, Flammarion, 1968.
Histoire de la Palestine, Paris, Maspero, 1968 et 1978.
Palestine, année zéro, Paris, Maspero, 1970.
Sol absolu, Paris, Gallimard, 1972.
Approche de la parole, Paris, Gallimard, 1978.
Corps corrosifs, Fata Morgana, 1978.
Egée suivi de Judée, Paris, Gallimard, 1980.
Sol absolu, Corps corrosifs et autres textes, avec un essai d’autobiographie, Paris, Gallimard, 1982.
Amandiers, Gentilly, Hofer, 1980, avec huit estampilles de Etienne Hajdu.
Feuilles d’observation, Paris, Gallimard, 1986.
Carnets de Patmos, Cognac, Le temps qu’il fait, 1991.
Égée, Judée, suivi d’extraits de Feuilles d’observation et de La maison près de la mer, Paris, Gallimard, 1993.
Apprentissage, Paris, Deyrolle, 1994.
Carnets de Jérusalem, Cognac, Le temps qu’il fait, 1997.
Patmos et autres poèmes, Paris, Gallimard, 2001.
Derrière le dos de Dieu, Paris, Gallimard, 2010.