Louis MÉNARD
Louis-Nicolas Ménard, né à Paris le 19 octobre 1822 et mort à Paris le 9 février 1901, est un écrivain et poète français.
Condisciple de Baudelaire au lycée Louis-le-Grand, il entra ensuite à l’École normale. Peu après avoir publié en 1843 un ouvrage intitulé « Prométhée délivré » sous le pseudonyme de Louis de Senneville, il quitta soudainement les études littéraires pour se lancer dans la chimie. Il découvrit le collodion en 1846, et sa découverte fut même présentée devant l’Académie des sciences, mais donna plus tard lieu à une méprise avec un américain nommé Maynard, comme l’explique Jules Verne dans une note du chapitre IX de « De la Terre à la Lune » : « Dans cette discussion le président Barbicane revendique pour l’un de ses compatriotes l’invention du collodion. C’est une erreur, n’en déplaise au brave J.-T. Maston, et elle vient de la similitude de deux noms. En 1847, Maynard, étudiant en médecine à Boston, a bien eu l’idée d’employer le collodion au traitement des plaies, mais le collodion était connu en 1846. C’est à un Français, un esprit très distingué, un savant tout a la fois peintre, poète, philosophe, helléniste et chimiste, M. Louis Ménard, que revient l’honneur de cette grande découverte. »
À l’occasion de la révolution de 1848, qu’il soutint avec ferveur, il publia un livre (« Prologue d’une révolution, février-juin 1848″) qui lui valut d’être menacé de prison et l’obligea à partir en exil à Londres puis à Bruxelles, exil au cours duquel il rencontra Karl Marx. Cette période le ramena à la poésie et à l’étude de l’Antiquité grecque. Revenu à Paris après l’amnistie de 1852, il publia un premier recueil de poèmes en 1855 dans lequel il essayait, comme son ami Leconte de Lisle, de faire revivre l’Antiquité. Conscient de ses limites, il se consacra à des études extrêmement poussées et sérieuses des sociétés et des religions antiques dont il tira deux importants ouvrages : « La morale avant les philosophes » (1860) et le « Polythéisme hellénique » (1863). Changeant à nouveau d’intérêt, il se fit peintre pendant les années suivantes, et côtoya les peintres de l’École de Barbizon. Ses nouvelles poésies furent cependant publiées dans Le Parnasse contemporain. Bien que se trouvant à Londres en 1871, il n’en défendit pas moins avec vigueur la Commune de Paris, mais n’en fut pas inquiété. En 1876, il publia son livre le plus remarquable, « les Rêveries d’un païen mystique », où se mêlent poésie mystique et philosophie, qui eut une grande influence sur certains de ses contemporains qui décrivent Ménard comme l’homme le plus passionnément grec qu’on puisse imaginer (Maurice Barrès l’évoque longuement dans le premier chapitre de son « Voyage à Sparte »). Il devint en 1887 professeur à l’École des Arts décoratifs, et en 1895 professeur d’histoire universelle à l’Hôtel de Ville. Dans ses dernières années il essaya de réformer l’orthographe en la « simplifiant », et republia ses « Poèmes et Rèveries d’un Paien mistiqe » (sic) en 1896.
Source :
Wikipédia
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