Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT

Né : 30 septembre 1594, Rouen, France
Mort : 29 décembre 1661, Paris, France
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26 poèmes

Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, né à Grand-Quevilly le 30 septembre 1594 et mort à Paris le 29 décembre 1661, est un poète libertin français.
Fils d’un officier de marine, issu d’une famille de marchands protestants, Saint Amant, qui commanda pendant vingt-deux ans une escadre anglaise, n’apprit pas les langues anciennes mais, par une curiosité naturelle, il forma son intelligence dans la société de quelques hommes instruits et apprit l’espagnol, l’italien et l’anglais.

Grand voyageur, il visita plusieurs pays d’Europe, l’Amérique du Nord, le Sénégal, les Indes, parlait plusieurs langues vivantes, s’intéressait à la musique, à la peinture, aux sciences, fréquentant aussi bien les jansénistes que les libertins, le salon de l’hôtel de Rambouillet, où il s’efforçait, sous le nom de Sapurnius, de mériter ses entrées par d’ingénieuses délicatesses, que de l’hôtel de Liancourt.
Durant sa jeunesse et son âge mûr, il hanta les cabarets avec de joyeux compagnons tels que, Nicolas Faret, Guillaume Colletet, Vion d’Alibray, etc. et c’est dans le bruit, la bonne chère et le vin où il cherchait la plus joyeuse inspiration qu’il écrivait ses pièces bachiques, comme « les Cabarets », « la Chambre du débauché », « la Crevaille », « le Fromage », « la Vigne », « les Goinfres », d’une verve si joyeuse et d’un style si haut en couleur.
Il fut lié avec le Duc de Retz chez lequel il séjourne à Belle-Île en Bretagne, le Maréchal de Créquy et le Comte d’Harcourt, qu’il accompagna dans ses expéditions et ses ambassades. C’est près de ce dernier qu’il se lia d’une amitié restée fameuse avec Faret, secrétaire des commandements du comte.

Nommé gentilhomme ordinaire de sa maison par la reine de Pologne, Marie-Louise de Gonzague, il alla résider deux ans à Varsovie. Il passa ses dernières années dans un calme modeste et même, si l’on en croit Boileau (« Satire I »), dans une grande gêne et mourut dans la misère.
Saint-Amant passait, auprès des connaisseurs, pour la première muse de son temps. Toujours emporté par sa fougue et son caprice, cet écrivain très original, fantasque et capricieux a touché en maître toutes les cordes de la lyre poétique. Saint-Amant avait au plus haut degré le sentiment de la poésie, pas seulement dans les satires mais par des odes, des sonnets, voire par son « Moïse sauvé » (1653, in-4°), longue idylle héroïque, citée à tort comme une épopée, et que Boileau a si vivement attaquée dans son « Art poétique ». « Le combat de Moïse et de l’Égyptien », « le bain de la princesse Rermuth », « la comparaison de la couleuvre et de l’oiseau », etc., sont des morceaux remarquables. Après l’avoir durement critiqué dans les « Satires », Boileau finit par lui rendre plus de justice dans « les Réflexions de Longin ».

Outre le « Moïse » et les « Œuvres poétique » (Paris ; 1629-1643-1649, 3 parties in-4°), Saint-Amant a publié : « Rome ridicule », petit poème burlesque (1643, in-4°) ; « Stances sur la grossesse de la reine de Pologne » (1650, in-4°) ; « Stances à M. Corneille sur son Imitation de Jésus-Christ » (1656, in-4°) ; « la Génération » (1658, in-4°).
Refusant de se plier aux règles édictées par Malherbe, il sombra dans l’oubli, après 1650, avec le triomphe du goût classique, avant d’être redécouvert au XIXe siècle. Ce poète original est, depuis, considéré comme l’un des esprits les plus modernes de son siècle. Il inaugura le style qualifié de « burlesque ». Le succès obtenu par son ode sur la « Solitude » rédigée en 1619 fut tel qu’elle fut imitée, imprimée et traduite. Le reste de son œuvre se démarque clairement de la tradition académique. Le vocabulaire, le rythme et les images de ses poésies baroques comme « les Saisons » et « les Visions », burlesques comme » le Passage de Gibraltar » et « la Rome comique », ou épiques comme le « Moïse sauvé » brillent d’un éclat baroque.
Élu, dès sa création en 1634, membre de l’Académie française et, bien que celle-ci ne fût fondée sous l’impulsion de Richelieu qu’un an plus tard, il travailla à la partie « comique » du dictionnaire.
L’édition complète de ses « Œuvres » donnée par Livet dans la Bibliothèque elzévirienne (Paris, 1855, 2 vol. in-16) a été réimprimée par Kraus Reprint (Nendeln, 1972).

Source :Wikipédia

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