Xavier Forneret
Xavier Forneret, surnommé « l’Homme noir, blanc de visage », né à Beaune (Côte-d’Or) le 16 août 1809 et mort dans la même ville le 7 juillet 1884, est un écrivain, dramaturge et poète français.
Riche propriétaire de vignobles en Côte-de-beaune, dans les domaines de Pernand et Savigny notamment, Xavier Forneret a dilapidé le patrimoine familial en menant une existence de marginal excentrique. Sa fortune lui permet de publier lui-même ses ouvrages à compte d’auteur et de faire représenter son théâtre à ses frais, sans jamais rencontrer le succès. De son vivant, Charles Monselet lui consacre un article dans Le Figaro, qui fonde sa légende comme « l’Inconnu du romantisme».
Représentant une tendance frénétique du romantisme français, Xavier Forneret est associé par les critiques littéraires aux petits romantiques, « expression trop étroite », selon Jean-Luc Steinmetz, « pour contenir tant de personnalités disparates, qu’aucune minoration ne parvient à réduire à merci». Selon François Dominique, sa personnalité originale « se rattache à cette tradition d’isolés qui forment en fait un ensemble remarquable : Alphonse Rabbe, Philothée O’Neddy, Pétrus Borel, Philarète Chasles, Alphonse Esquiros, Lacenaire et Charles Lassailly ».
Son oeuvre a été tirée de l’oubli par les surréalistes, qui le rapprochent de Lautréamont et de Raymond Roussel. Il est considéré par André Breton comme un précurseur de l’écriture automatique et un maître de l’humour noir. Le Prix de l’Humour noir en littérature a été nommé en son honneur, depuis sa création par Tristan Maya en 1954.
Issu d’une famille de marchands, originaire de Lausanne et installée à Beaune depuis le XVe siècle, Antoine-Charles-Ferdinand-Xavier Forneret naît le 16 août 1809. Il est le fils unique de Jean-Antoine Forneret, né en 1774, et d’Éléonore-Philiberte-Émilie Mathieu, née en 1782. Ses parents s’étaient mariés le 13 juin 1804 et habitaient cour Forneret (actuellement 1, rue Carnot). Son éducation comprend l’apprentissage du violon, auprès d’un professeur beaunois, puis d’un professeur parisien. Ce violon est un stradivarius, « bel instrument donné par bonté de mon père » selon un poème de Vapeurs, ni vers ni prose10 (Vapeur XXIV11).
La fille aînée du couple, Marguerite-Apolline, née le 13 messidor an XIII (6 juillet 1805), épouse Fabius Caron, médecin à Paris, le 23 juin 1828, contre la volonté de sa mère, mais avec la signature du père et du frère. Parmi « les lectures de ce songe-creux, baptisé ainsi par son entourage », terme qu’il propose de remplacer par « songe-vide », on compte peu d’auteurs classiques et assez de modernes pour son époque, tel que le révèle l’inventaire de sa bibliothèque : La Rochefoucauld, La Fontaine, Racine, Voltaire, Gresset, Rousseau, d’Alembert, Chamfort, Florian, Volney, Béranger, Byron, Young, Lamartine et Hugo. Ces quatre derniers auteurs ont exercé une profonde influence sur son oeuvre.