Insecte importun
Insecte importun libellule errante
Toutes les directions de l’espace s’allument
Chapelle du soir où voguent les navires désarmés
Où flottent les nacelles des ballons perdus
Dans l’air sec des sciences
Tous les livres étages vers la gloire
Navigations entre ces yeux morts ces yeux éteints
La joie s’est enfuie vers l’horizon qui dort
Les faubourgs sont trop loin pour la clarté des jours
Les fenêtres désertent l’espace lamentable
La faim roule dans l’obscurité
L’herbe manque aux moutons marques de la pâture
La nature hélas hélas ce n’est pas fini
Et toujours recommence
Ce petit air ancien qu’à huit ans j’enfermais dans un
[carnet brun
Il y avait un poème sur le chat
Un autre sur
Château-Gaillard
Et des tables de sinus hypothétiques
C’est la lumière qui a manqué
Et non pas la poussière
Les marches impaires ne me pardonneront jamais ma
[vitesse
Les minutes de ce jour
Sont plus longues que les années de mon enfance
L’escalier frémit
Actes timorés pensées tremblantes
Laisser au papier sa marge
A l’instant sa douleur
Cycles tournant des éphémères
Peinture faite de tronçons
Du haut en bas on désespère
De bas en haut c’est la chanson
Planisphère aux pôles troués
Des océans qui écument
Des cités désaffectées
Et des volcans qui s’enfument
Mais sur l’astrakan où scintille la neige
Des mains froides se sont posées
C’est pour toujours ou pour jamais
C’est pour maintenant