Robinson
Sur la mer morte auprès des feux couchants
La sirène aux arbres déracinés qui flottent
A donné l’ombre de ses seins et de ses reins
Les claques de la vague paraissent aux noyés
L’indice des poissons accourus noctivagues
Lorsque fuient l’eau salée la coque les pieux de fer
Les mâts chargés de fleurs et les nuages exsangues
S’abattant sur la grève où vient dormir l’été
Aimantés par la mort les astrolabes les planches
Et les cerceaux de rhum roulent jusqu’à la falaise
Auprès des tables sales et des verres mal lavés
L’épice des cafés dans la plaine étonnée
Ne reflète aucun lion rampant dans cette nuée
Banalement vêtu de soie de pourpre et d’or
Les forêts ont perdu le sourire des herbes
Et les bergers mordillent leurs sifflets de sureau
Touristes assidus peintres et demoiselles
Abandonnent la ville où l’on ne chante plus
Depuis que l’assassin a perdu ses bretelles
Dans les cachots de plomb où nul ne s’est pendu