Je me suis affranchi de prison
Or je me suis affranchi de prison,
Où me tenait cruellement en ferre
L’enfant Amour, je vais libre sur terre
Sauvé des flots, et repris ma raison :
J’ai de mes yeux étranglé le poison
Glissant au cœur qui le tue et l’enferre,
J’ai trouvé paix, et repoussé la guerre,
Et sous la cendre étouffé le tison :
Reste une humeur bouillante dans mes veines,
Qui fait renaître en moi nouvelles peines,
Opiniâtre, et reverdir mes maux,
Ainsi qu’on voit une souche ébranchée
À fleur de terre, et déjà presque séchée
Armer ses flancs de rejetons nouveaux.