L’aubépine
Simone, tes mains douces ont des égratignures,
Ta pleures, et moi je veux rire de l’aventure.
L’Aubépine défend son coeur et ses épaules,
Elle a promis sa chair à des baisers plus beaux.
Elle a mis son grand voile de songe et de prière,
Car elle communie avec toute la terre ;
Elle communie avec le soleil du matin :
Quand la ruche réveillée rêve de trèfle et de thym,
Avec les oiseaux bleus, les abeilles et les mouches,
Avec, les gros bourdons qui sont tout en velours,
Avec les scarabées, les guêpes, les frelons blonds,
Avec les libellules, avec les papillons
Et tout ce qui a des ailes, avec les pollens
Qui dansent comme des pensées dans l’air et se promènent ;
Elle communie avec le soleil de midi,
Avec les nues, avec le vent, avec la pluie
Et tout ce qui passe, avec le soleil du soir
Rouge comme une rose et clair comme un miroir,
Avec la lune qui rit et avec la rosée,
Avec le Cygne, avec la Lyre, avec la Voie lactée ;
Elle a le front si blanc et son âme est si pure
Qu’elle s’adore ellemême en toute la nature.
Simone