Aller de l’avant
Le temps défile et nous laisse derrière
Entassé sur cette terre éphémère
Qui nous engouffre dans ses tourbillons
Dès qu’on immerge, à peine on respire
Elle nous expédie encore une fois
Dans son profond et sombre empire
Comment faire devant de telles circonstances ?
Quand on arrive à bout de forces
Face à notre impuissance
Quant à nos yeux tout est terni
Comme enfermé dans une cage
Et quand la vie n’a plus de gout,
Pleine de tourments et de rage
Que faire quand l’espoir est absent ?
Et que l’effroi prend place
Et s’empare de notre présent
Que faire face à cette éternelle trahison ?
De cette vie à qui on ne cesse de donner raison
Alors on s’isole du monde extérieur
De tout être, de tout labeur
Pour se retrouver avec soi-même
Comme lorsqu’on était qu’une goutte de sperme
Aller de l’avant
C’est à ce moment-là
Où l’on se rend compte
Que nous sommes un dépôt pour nos acomptes
De chronique, de rage, d’outrage et de panique
Et on se sent dans ce monde, très très unique
Personne ne peut voir nos larmes
Ou ce qu’on garde au profond de notre âme
Personne à qui adresser nos blâmes
Uniquement à soi
Et à nos pulsions infâmes
Et là, on apprivoise notre peur
On rompt ce silence et cette torpeur
Et on se réveille d’un sommeil très profond
Pour laisser surgir l’être qui se cache au fond
Pour pourvoir survivre, pour un nouveau jour
Pour pouvoir sourire en disant bonjour
Pour être honnête avec soi
Et cordial avec ceux qui nous entourent