L’origine, l’écart
Je maintiens l’identité,
mais en la dédaignant,
les majuscules de la nuit
animent une ombre vaine,
ma place avale ma durée,
je m’alourdis d’un ciel
qui sait que sa chute est mon centre.
Comment vont-ils se rencontrer
ceux qui se pressent
en mes paroles ?
Comment faire leur jeu sans dénoncer
l’emplacement que ma naissance a laissé vide ?
Interroger tous les côtés,
faire semblant, remplir mon nom,
rester au bord de l’écriture,
m’obliger à l’amour d’une fausse douceur,
me dire clair, offrir, attribuer,
parler de conséquence
alors que le passé ne se prononce pas.
Rien de ce que je suis ne me fut accordé,
j’étais mis à l’écart dès ma première phrase,
lorsque je veux mourir, c’est un mot qui surgit
et la mort vit sans moi qui la garde en réserve.