Ni reniement ni refus
Tu t’installes dans un abri
sans chercher nulle preuve
de joie, de tendresse,
tu cèdes à l’étreinte du silence
sans vouloir accéder aux serrures,
tu sais que tu peux ouvrir la fenêtre,
mais tu crains de blesser tes murs.
Tu veux commencer
sans toi ni personne,
tu veux briser même ton nom,
tu veux manquer à ta parole,
tu es l’hôte anonyme
qui demande aux syllabes
de se méfier des premiers signes.
Tu te souviens, bien sûr, de l’été,
des clartés parallèles à ton ombre,
des visages émus
dont tu savais pourtant
qu’ils n’étaient que des masques,
tu aimais l’illusion,
tu t’enchantais de ses triomphes,
chaque jour affronté savait te reconnaître.
A présent, la pluie crépite à tes carreaux,
comme autant de morceaux de toi qui
n’appartiennent plus à tes phrases distantes.