Ni soi ni l’autre en soi
Du miroir infini qui
embrouille l’oracle,
tu te tiens à distance,
toi-même trace fausse
de qui tu voulus être.
Sur ton chemin : la rage,
besognes inutiles,
mots de travers, vie éboulée,
et tu voudrais qu’un feu
dessine tes fenêtres,
qu’un beau profil te tente
et te promette quelques phrases.
Et tu voudrais ruser avec l’envers,
t’éprendre de l’illusion,
enchanter l’innommable,
tu voudrais voir le mur,
le livre originel,
le nom qui soit le tien.
Sache que la pénombre
où grouille l’alphabet
redoute que tu sois seul
devant elle, visible,
trop visible, identique à toi-même.