Récit, perte de soi
Je cherche sous la mer des teintes
apaisantes, formes
qui soient mes yeux,
mes souvenirs, mes lèvres.
Au terme d’une promenade
dans les abîmes incertains,
j’entendrai peut-être mes
songes recueillir mes frêles attentes.
Ce qui murmure en moi
avec le temps qui me traverse,
c’est l’excessif éclair d’un
poème qui se craint.
Le mur offert au soleil,
la rumeur qui fonde la rue,
l’enfant qui sautille,
dans les entrailles de son ombre,
tout cela ne m’appartient pas.
Mots et paroles démolissent
l’aspect tranquille du réel,
un fleuve immense emplit mon corps
et vient s’effacer dans la mer.
Ainsi, toujours pénultième,
n’ayant ni début ni fin,
je suis la vague d’un sommeil
qui vacille en son vide extrême.