La Nuit d’été
Aux rosiers remontants ta robe déchirée
Accroche des lambeaux, les vapeurs du matin.
Tu mêles en marchant les lilas et le thym
Aux fleurs d’autres saisons et d’une autre contrée.
Tu te diriges vers le bois, là où l’orée
Ouvre un chemin retentissant de cris lointains.
Le feu de la Saint-Jean dans le vallon s’éteint.
La nuit, la courte nuit, déjà s’est égarée.
Jeune fille aux beaux seins, au regard sans lumière,
J’ai déjà vu tes sœurs. Tu n’es pas la première
À te perdre en courant les jardins et les champs.
Quand, à travers la haie, tu te fis un passage
La ronce t’a griffé la cuisse et le visage
Et le ciel a pâli au bruit de nouveaux chants.