Le Coteau
Derrière ce coteau la vallée est dans l’ombre,
L’odeur du bois qui flambe et de l’herbe parvient
Jusqu’au désert présent, lueurs et rocs sans nombre,
Avec des cris d’enfant et des abois de chien.
Les cris sont déchirants de l’enfant qu’on égorge.
Le chien appelle en vain. Un sort est sur ces lieux.
Rien n’est réel ici que cette odeur de forge
Qui nous berce et nous saoule et nous rougit les yeux.
L’aube peut revenir et le soleil nous prendre.
En vain : les aboiements et les cris perceront
L’épaisseur de la nuit, l’épaisseur de la cendre
Qui remplissent nos cœurs, qui brûlent sous nos fronts.