Étant seulet auprès d’une fenêtre

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par Roi François 1Er
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Étant seulet auprès d’une fenêtre,
Par un matin comme le jour poignait,
Je regardais Aurore à main senestre
Qui à Phébus le chemin enseignait.
Et, d’autre part, ma mie qui peignait
Son chef doré ; et vis ses luisants yeux,
Dont me jeta un trait si gracieux
Qu’à haute voix je fus contraint de dire :
‘ Dieux immortels, rentrez dedans vos cieux,
Car la beauté de Ceste vous empire. ‘

Comme Phébé quand ce bas lieu terrestre
Par sa clarté la nuit illuminait,
Toute lueur demeurait en séquestre,
Car sa splendeur toutes autres minait ;
Ainsi ma dame en son regard tenait
Tout obscurci le soleil radieux,
Dont, de dépit, lui triste et odieux
Sur les humains lors ne daigna plus luire,
Pourquoi lui dis : ‘ Vous faites pour le mieux,
Car la beauté de Ceste vous empire. ‘

Ô que de joie en mon coeur sentis naître,
Quand j’aperçus que Phébus retournait,
Déjà craignant qu’amoureux voulût être,
De la douceur qui mon coeur détenait.
Avaisje tort ? Non, car s’il y venait
Quelque mortel, j’en serais soucieux ;
Devaisje pas doncques craindre les Dieux,
Et d’espérer, pour fuir un tel martyre,
En leur criant : ‘ Retournez en vos cieux,
Car la beauté de Ceste vous empire ? ‘

Coeur qui bien aime a désir curieux
D’étranger ceux qu’il pense être envieux
De son amour, et qu’il doute lui nuire,
Pourquoi j’ai dit aux Dieux très glorieux :
‘ Que la beauté de Ceste vous empire ! ‘

Roi François 1Er

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