L’églantine
Nous avions en courant descendu la colline…
Sur un buisson foncé luisait une églantine,
Mélancolique fleur sans parfum, ni rayons,
Qui n’arrête que rarement les papillons.
« Regardez cette rose ! et comme elle est jolie ! »
M’écriai-je… « Toujours, fit-il, votre folie
De voir de la beauté quand il n’y en a pas ;
Ce n’est rien, c’est une églantine. » Mais, tout bas,
Car je ne voulais pas qu’elle puisse m’entendre :
« Nul bouquet ne la veut, nul parc ne vient la prendre ;
Elle est seule, elle peut se croire sans beauté…
Alors, moi, tu comprends, j’ai voulu la flatter ! »