Une rose
Cette rose vivait au-dessus du jardin,
N’ayant, sur son front pur, qu’une âme pour aigrette,
Et ne comprenant rien à la foule secrète
Qui se cachait le soir et courait le matin.
Aspirant à l’étoile et fuyant le ravin
Il lui fallait le ciel pour appuyer sa tête…
Cette rose vivait au-dessus du jardin,
N’ayant, sur son front pur, qu’une âme pour aigrette.
Elle n’avait jamais, pour lire le destin,
Effeuillé le cœur d’or d’une humble pâquerette ;
Elle n’avait jamais, penchant son cœur lointain,
Vu trembler l’herbe folle ou l’herbe d’amourette…
Cette rose vivait au-dessus du jardin.