Ô misérable vie ! ici bas agitée
Ô misérable vie ! ici bas agitée
Comme sont les vaisseaux errant dessus les flots,
Sujette au trait fatal de la fière Atropos,
Des lâches ignorants si chère et souhaitée.
Un chacun se propose en son âme flattée
De posséder son bien, d’en jouir en repos,
Mais leur espoir s’enfuit au vent de ces propos :
Car le temps nous abuse en forme d’un Protée.
Ô vie ! ô triste mort ! en langueur finissant,
Rude, fière et tragique en son règne glissant,
Vie enfin que le temps, et la fortune envie,
Quand nous te regrettons, hélas ! nous avons tort,
Vu qu’il n’est rien ici de moins sûr que la vie,
Ni de plus assuré que l’arrêt de la mort.
Oeuvres