Eté
Le clair soleil d’avril ruisselle au long des bois.
Sous les blancs cerisiers et sous les lilas roses
C’est l’heure de courir au rire des hautbois.
Vos lèvres et vos seins, ô les vierges moroses,
Vont éclore aux baisers zézayants du zéphyr
Comme aux rosiers en fleur les corolles des roses.
Déjà par les sentiers où s’étouffe un soupir,
Au profond des taillis où l’eau pure murmure,
Dans le soir où l’on sent le sommeil s’assoupir,
Les couples d’amoureux dont la jeunesse mûre
Tressaille de désir sous la sève d’été
S’arrêtent en oyant remuer la ramure
Et hument dans l’air lourd la langueur du Léthé.
Les gammes