À Jules de Prémaray

Théodore de Banville
par Théodore de Banville
0 vues
0.0

Lecteur, prompt à nous consoler,

Toi qui sais encore voler,

Comme l’abeille, au miel attique,

Ton enthousiaste rumeur

Encourage le doux rimeur,

O voix émue et sympathique !
O mon ami, c’est déjà vieux !

Depuis dix ans, les envieux,

Acharnés sur la même lime,

Ensanglantent leurs yeux ardents,

Et viennent se briser les dents

Contre l’acier pur de ma rime.
O Poésie ! ange fatal !

Des fous marchent d’un pied brutal

A travers tes Édens splendides,

Comme, aux approches de la nuit,

Par les déserts de fleurs s’enfuit

Le troupeau des buffles stupides.
Mais croissez, pervenches et thym !

Comme ces lueurs du matin

Qu’enveloppent en vain des voiles,

O symboles de mes amours !

C’est vous seuls qui vivrez toujours,

Printemps, lauriers, chansons, étoiles !

Théodore de Banville

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Théodore de Banville

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Vos mots ont le pouvoir de réveiller l'esprit, tel un élixir de Voltaire. Osez commenter.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Théodore de Banville

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.