Ballade sur lui-même

Théodore de Banville
par Théodore de Banville
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Assembleur de rimes, Banville,

C’est bien que les chardonnerets

Chantent dans les bois de Chaville;

Mais veux-tu chez les Turcarets

Emplir ton coffre et tes coffrets?

Plante là ton rêve féerique!

C’est bien dit, mais je ne saurais,

Je suis un poëte lyrique.
Je puis encor charmer la ville

Avec la flûte de Segrais;

Mais exercer un art servile,

Comment l’oserions-nous, pauvrets!

Si je le pouvais, j’aimerais

La toile-cuir et l’Amérique,

Mais de quoi servent les regrets?

Je suis un poëte lyrique.
Mon allure est trop peu civile.

Toujours (autrement je mourrais,)

Fuyant toute besogne vile,

Je retourne aux divins retraits,

Comme, fuyant l’impur marais,

A travers la nue électrique

L’oiselet retourne aux forêts;

Je suis un poëte lyrique.
Envoi.
Prince, voilà tous mes secrets,

Je ne m’entends qu’à la métrique:

Fils du dieu qui lance des traits,

Je suis un poëte lyrique.
Juillet 1869.

Théodore de Banville

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