Idolâtrie

Les sociétés polies, mais idolâtres, de Rome et d’Athènes,

ignoraient la céleste dignité de la femme, révélée plus

tard aux hommes par le Dieu qui voulut naître d’une fille d’Ève.

Victor Hugo, Littérature et Philosophie mêlées.

Mètre divin, mètre de bonne race,

Que nous rapporte un poète nouveau,

Toi qui jadis combattais pour Horace,

Rhythme de Sappho !
Fais-moi fléchir la belle nymphe éprise

Que je désire avec un doux émoi,

Quoique son cœur pour Diane méprise

Et Vénus et moi !
Car chaque nuit, les Grâces, troupe nue,

Viennent baiser, dans un céleste accord,

Son chaste sein, lorsque cette ingénue

Lydia s’endort.
Si folâtrant avec les chasseresses,

Elle s’ébat dans vos flots querelleurs,

Oh ! faites-lui vos plus folles caresses,

Naïades en pleurs !
Inspire-moi, toi qui portes la lyre,

Toi dont le char devance l’aquilon,

Des chants que brûle un amoureux délire,

Phœbus Apollon !
Et toi, Cypris, veux-tu la prendre au piège ?

Alors je t’offre avec un myrte vert

Des tourtereaux plus blancs que n’est la neige

Ou le lys ouvert !
Juin 1842.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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