La dernière Pensée de Weber
Je me promenais dans un jardin délicieux : sous
l’épais gazon on voyait des violettes et des roses
dont le doux parfum embaumait l’air. Un son doux et
harmonieux se faisait entendre, et une tendre clarté
éclairait le paysage. Les fleurs semblaient
tressaillir de bonheur et exhaler de doux soupirs.
Tout à coup, je crus m’apercevoir que j’étais moi-
même le chant que j’entendais, et que je mourais.
Hoffmann.
Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.
La sereine Mélancolie
Vient éclore au fond de mon cœur,
Et j’entends l’âme de ma mie
Tressaillir dans le bois rêveur.
Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.
Dans les ombres de la feuillée,
Quand tout bas je soupire seul,
Tu reviens, pauvre âme éveillée,
Toute blanche dans ton linceul.
Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.
Je revois à notre fontaine
Tes regards bleus comme les cieux ;
Cette rose, c’est ton haleine,
Et ces étoiles sont tes yeux.
Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.
Juin 1845.