La Femme aux roses

Théodore de Banville
par Théodore de Banville
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Divini opus Alcimedontis.

Virgile.

Nue, et ses beaux cheveux laissant en vagues blondes

Courir à ses talons des nappes vagabondes,

Elle dormait, sereine. Aux plis du matelas

Un sommeil embaumé fermait ses grands yeux las,

Et ses bras vigoureux, pliés comme des ailes,

Reposaient mollement sur des flots de dentelles.

Or, la capricieuse avait, d’un doigt coquet,

Sur elle et sur le lit parsemé son bouquet,

Et, – fond éblouissant pour ces splendeurs écloses ! –

Son corps souple et superbe était jonché de roses.

Et ses lèvres de flamme, et les fleurs de son sein,

Sur ces coteaux neigeux qu’elle montre à dessein,

Semblaient, aux yeux séduits par de douces chimères,

Les boutons rougissants de ces fleurs éphémères.
Mars 1845.

Théodore de Banville

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