L’Aurore et Céphale
Il s’est enfui, le doux, le bienfaisant sommeil.
C’est l’heure où la rosée en larmes s’évapore,
Et, frémissants du jour qui ne naît pas encore,
Hennissent au lointain les chevaux du Soleil.
La Déesse frissonne, à son brillant réveil.
Comme une fleur de pourpre on voit sa lèvre éclore,
Et Céphale, à genoux, s’enivre de l’Aurore
Et de sa bouche en flamme et de son front vermeil.
Lentement embrasés par leurs apothéoses,
Les cieux d’or sont jonchés d’opales et de roses,
Et de sanglants rubis et de clairs diamants.
Et l’Aurore superbe, heureuse, triomphale,
Nue et rose parmi les éblouissements,
Se regarde rougir dans les yeux de Céphale.