Le Musicien

Théodore de Banville
par Théodore de Banville
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C’était un grand vieillard à chevelure blanche.

Il portait haut son front, neigeux comme les fleurs

D’avril; et, plus profonds que ceux des oiseleurs,

Ses yeux pensifs étaient du bleu de la pervenche.
Sur un violon jaune où sa tête se penche,

Il improvisait, fier, défiant ses douleurs,

Beau de l’émotion qui ruisselait en pleurs

De son archet tremblant, comme l’eau d’une branche.
Tel par ce rude hiver, pâle de froid, transi,

Sur la corde sonore où frémissait ainsi

Tout ce qu’en gémissant notre espérance nomme,
Disant les vains efforts, la soif du beau, l’amour,

Et toute la bataille effroyable de l’homme,

Il chantait. –Le portier l’a chassé de la cour.
Juin 1868.

Théodore de Banville

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