Toute cette nuit nous avons…
Toute cette nuit nous avons
Relu le vieil ami Shakspere
Aux beaux endroits que nous savons,
Et voici que la nuit expire.
Nous avons longtemps veillé, mais
Nous lisions le poëte unique,
Et la sombre nuit n’eut jamais
Plus d’étoiles à sa tunique.
Phoebé, qu’en riant nous troublons,
Va s’enfuir, et le jour va naître,
Et ma voisine aux cheveux blonds
Viendra se mettre à sa fenêtre.
Ah ! lorsque vous allez venir,
Ma voisine, en jupe de toile,
Nous ne suivrons du souvenir
Aucun beau vers, aucune étoile.
Vous apparaîtrez comme un lys,
Avec votre guimpe croisée,
Au milieu des volubilis
Qui couronnent votre croisée ;
Et nous, nous analyserons,
Sans redouter qu’elle nous mente,
Sous son rideau de liserons
Votre tête simple et charmante.
Avril 1843.