Chanson d’autrefois

Victor Hugo
par Victor Hugo
0 vues
0.0

Quelqu’un connaîtil ma cachette ?
C’est un lieu calme, où le ciel clair
En un jour de printemps rachète
Le mal qu’ont fait six mois d’hiver.

Il y coule des eaux charmantes ;
L’iris y naît dans les roseaux ;
Et le murmure des amantes
S’y mêle au babil des oiseaux.

Là vivent, dans les fleurs, des groupes
Épars, et parfois réunis,
Avec des chants au fond des coupes
Et le silence au fond des nids.

La grâce de cette ombre heureuse
Et de ce verdoyant coteau
Semble faite des pleurs de Greuze
Et du sourire de Watteau.

Paris dans les brumes se plonge ;
Et le cabaret de Régnier
Ne vaut pas une heure de songe
Sous les branches d’un châtaignier.

Les plus belles choses du rêve
Sont celles qu’admet l’antre frais,
Et que confusément achève
Le balancement des forêts.

Je comprends peu qu’on soit superbe
Et qu’il existe des méchants,
Puisqu’on peut se coucher dans l’herbe
Et qu’il fait clair de lune aux champs.

Toutes les fleurs sont un langage
Qui nous recommande l’amour,
Qui nous berce, et qui nous engage
A mettre dans nos coeurs le jour.

Les vagues robes brillantées,
Les seins blancs et les jeunes voix
Des Phyllis et des Galatées
Conseillent le rire et les bois.

Les quatre vents de l’esprit

Victor Hugo

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Victor Hugo

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Soyez l'inspiration comme Rimbaud, la passion comme Sartre, et commentez avec l'âme d'un poète.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.