Le chêne du parc détruit (III)

Victor Hugo
par Victor Hugo
0 vues
0.0

III.

J’ai vu comment, d’une patte,
En ce siècle sans pareil,
On épouse un cul-de-jatte,
Et de l’autre, le soleil.

J’ai vu comment grince et rôde,
Loin des pages polissons,
L’auteur valet qui maraude
Des rimes dans les buissons.

Ces poètes à rhingraves
Étaient hautains et hideux ;
C’étaient des Triboulets graves ;
Ils chantaient ; et chacun d’eux,

Pourvu d’un honnête lucre,
De sa splendeur émaillait
Le Parnasse en pain de sucre
Fait par Titon du Tillet.

Ces êtres, tordant la bouche,
Jetant leurs voix en éclats,
Prenaient un air très farouche
Pour faire des vers très plats.

Dans Marly qui les tolère,
Ils marchaient hagards, nerveux,
Les poings crispés, l’oeil colère,
Leur phrase dans leurs cheveux.

À Lavallière boiteuse
Ils donnaient Chypre et Paphos ;
Et leur phrase était menteuse,
Et leurs cheveux étaient faux.

Victor Hugo

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Victor Hugo

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Rejoignez notre cercle de mots. Votre commentaire est le bienvenu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.