Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche
Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche,
Comme à Pétrarque apparaissait Laura,
Et qu’en passant ton haleine me touche… –
Soudain ma bouche
S’entrouvrira !
Sur mon front morne où peut-être s’achève
Un songe noir qui trop longtemps dura,
Que ton regard comme un astre se lève… –
Soudain mon rêve
Rayonnera !
Puis sur ma lèvre où voltige une flamme,
Éclair d’amour que Dieu même épura,
Pose un baiser, et d’ange deviens femme… –
Soudain mon âme
S’éveillera !
Le 19 juin 1839.