Vampire
Ami, ami, j’ai couché ton corps dans un cercueil au beau vernis rouge qui m’a coûté beaucoup d’argent ;
J’ai conduit ton âme, par son nom familier, sur la tablette que voici que j’entoure de mes soins ;
Mais plus ne dois m’occuper de ta personne : « Traiter ce qui vit comme mort, quelle faute d’humanité !
Traiter ce qui est mort comme vivant, quelle absence de discrétion ! Quel risque de former un être équivoque ! »
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Ami, ami, malgré les principes, je ne puis te délaisser. Je formerai donc un être équivoque : ni génie, ni mort ni vivant. Entends moi :
S’il te plaît de sucer encore la vie au goût sucré, aux âcres épices ;
S’il te plaît de battre des paupières, d’aspirer dans ta poitrine et de frissonner sous ta peau, entends moi :
Deviens mon Vampire, ami, et chaque nuit, sans trouble et sans hâte, gonfle toi de la chaude boisson de mon cœur.