À M. de Formont

Voltaire
par Voltaire
0 vues
0.0

(En lui renvoyant les œuvres de Descartes et de Mallebranche)

Rimeur charmant, plein de raison,
Philosophe entouré des Grâces,
Epicure, avec Apollon,
S’empresse à marcher sur vos traces.
Je renonce au fatras obscur
Du grand rêveur de l’oratoire,
Qui croît parler de l’esprit pur
Ou qui veut nous le faire accroire.
Nous disant qu’on peut à coup sûr
Entretenir Dieu dans sa gloire.
Ma raison n’a pas plus de foi
Pour René le visionnaire ;
Songeur de la nouvelle loi,
Il éblouit plus qu’il n’éclaire ;
Dans une épaisse obscurité
Il fait briller des étincelles ;
Il a gravement débité
Un tas brillant d’erreurs nouvelles
Pour mettre à la place de celles
De la bavarde antiquité.
Dans sa cervelle trop féconde
Il prend d’un air fort important
Des dés pour arranger le monde ;
Bridoye en aurait fait autant.

Adieu ! je vais chez ma Sylvie :
Un esprit fait comme le mien
Goûte bien mieux son entretien
Qu’un roman de philosophie.
De ses attraits toujours frappé,
Je ne la crois pas trop fidèle ;
Mais puisqu’il faut être trompé,
Je ne veux l’être que par elle.

Voltaire

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Voltaire

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Chaque commentaire est une goutte de pluie dans notre océan de poésie. Ajoutez votre averse, à la manière de Hugo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.