Effrois de trottoir

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par William Braumann
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S’il faut aller plus loin, affronter des bourrasques
Et croiser la peine dans des rues bousculées
Couvertes de corbeaux et de pieds sous des masques,
Allons trouver chimères et fous de la cité

Dans le cœur de Paris, des visages fêlés
S’oublient et s’abîment en pensées taciturnes,
Cohabitent, zélés, avec un verre amoché
A moitié plein de tout et de nectar nocturne

Tout près du grand bassin, accoudés au métro
Résistent des clochards assoiffés d’imprévus
Qui contre un peu d’amour, bazarderaient châteaux
Et matelas en soie qu’ils n’ont jamais reçus

Le brouillard s’alourdit dans les heures distendues
Frissons sur le parcours des longs réverbères
Dans le vide du vent, sur la froide avenue
Des sirènes hurlent leurs feux aux fenêtres grimacières

Drame de macadam, soir suie, noyé de plumes,
Meurt un oiseau marin dans un flash d’overdose,
L’ombre mordorée qui trouble le bitume
Pleure en écho son fils sous les portes closes

Les larmes ont triomphé, que faisions-nous là ?
Les mains dans les poches à regarder passer
La douleur et le froid
Tout comme au cinéma.
Mais mon cauchemar freine enfin,
J’entends grincer l’acier…

William Braumann

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