L’inutile
L’inutile,
Voici pendant des siècles, passaient pour du futile
les œuvres des poètes, les rêves inaccessibles,
fusse un temps plus ancien ou, tout du moins sensible,
quand les rimes s’éveillaient d’élégies en idylles,
les jeunes avaient en eux l’instable pressentiment,
d’être poussés de force vers le monde de l’ombre,
où l’éclat du soleil devint de l’or, des nombres,
on commerçait les arts, la vie, les sentiments,
en ses jours, les batailles servaient le thème sombre
de la fatalité, des morts comme expédients,
pour un maintien probable, des valeurs remédiant
au manque de sagesse, pieux mensonge quand tout sombre !
quand se dresse la candeur d’un homme nommé Virgile
et qu’il ose entourer nos esprits d’impassible,
nous guider par la main en Arcadie paisible,
c’est alors le moment d’accepter l’inutile…