patience sans licence
Patience,
voici donc la faille de la conscience humaine,
puisque l’instinct perdu a laissé toute la place,
par anticipation en relevant des traces,
c’est la lente torture, guettant sa fin soudaine,
et les générations ont inclus à leur tour
le mûrissement des blés et les jours fécondables
Mars, le mois de la guerre, aujourd’hui les portables
l’illusion va si vite, l’attente n’a plus cours,
pourtant se préparer n’est pas une agonie,
il y a tant de messages, tous ne sont pas honnis,
le poète* lui aussi savait ce qu’on endure,
dans son « éternité »* de sa voix amicale,
réconforta nos âmes, sentinelles banales,
il dit : « science avec patience, le supplice est sûr »…
*Arthur Rimbaud