tourment d’un moment
Tourment*,
Elle porte bien son nom cette machine de guerre,
Pour atteindre à distance, lâchement de ses traits,
Tous les pauvres assiégés de malheurs sur la terre,
Prisonniers d’un état, ceint de murs et d’attraits,
Elle porte bien son nom et sa réputation
La torture des corps voulant atteindre l’âme
Si c’est par la justice dans sa persécution,
Elle est aussi coupable, usant des mêmes armes,
Elle porte bien son nom cette désespérance
Souvent par le remords d’une action insensée
Parfois dans le regret de penser dans l’errance
Et toujours en recherche, de “soi” pour compenser,
Elle portera son nom jusqu’au seuil de la mort,
Cette peur insidieuse aux heures d’égarement,
De ne plus ressentir pourquoi nous sommes encore
mutuellement responsables de porter nos tourments…
*Du lat. tormentum : machine de guerre à lancer les traits ; treuil ; instrument de torture, la torture elle-même fig. « souffrance ». (CNRTL)